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Carte blanche pour créer!


Bien souvent, on fait appel à la facilitation graphique pour témoigner des contenus et discussions abordés dans une journée de travail, un atelier, une conférence. Ceci dit… mobiliser la créativité dans le cadre d’un événement peut prendre plein d’autres formes. Pour moi, ce sont des petits défis à chaque fois, en voici trois expériences marquantes.


En 2018, je suis invitée par la Maison de l’Innovation Sociale de Montréal à une retraite du PIC (Le Projet impact collectif, un accélérateur de changement qui vise à augmenter l’impact de la mobilisation et à obtenir des résultats mesurables et marquants sur la réduction de la pauvreté dans les quartiers montréalais.).


La demande est une première : Participer à une matinée de réflexion à laquelle participe plusieurs grandes fondations philanthropiques du Québec, mais aussi quelques organismes communautaires, et de créer des œuvres, avec le médium qui me plait, simplement en me laissant inspirer par les contenus. Les innovatrices en résidence qui font appel à moi n’ont pas d’attentes quant au rendu : j’ai VRAIMENT carte blanche, et ça fait totalement partie de leur volonté d’innover, d’essayer. Je me souviens, j’étais alors un peu stressée, j’avais ficelé une petite valise avec plein de matériel, de l’aquarelle, des encres, des feutres, des crayons de couleur. J’avais également mis un gros paquet de gros sel, ayant décidé d’expérimenter une technique avec du sel et des encres, et pour finir de la colle type modpodge, et une pile de mes photos imprimées à différents formats, des photos qui me plaisaient, inspirées de différents voyage. Des poussins sur un marché à Hong Kong, un lac dans les Rocheuses, des immeubles à Aix en provence, des branches d’arbre, etc. On verra bien.


Intimidée au début, je décide finalement de me lancer dans une série de collages hybridant un peu toutes ces techniques. Je capte des ambiances aux différentes tables, des bribes de phrases, des énergies. J’adore ce qui se passe. La matinée passe à toute allure, et voila déjà le temps de présenter une série de 15 oeuvres uniques. Et pour moi, de me lancer dans une série de dizaines de collages hybridant encre, photos, et sel par la suite !


En voici les traces :






En 2020, Solon présente les résultats d’une démarche collaborative autour du récit collectif de la transition écologique et sociale. Je suis invitée à venir dessiner en direct. Mais il y a un temps en sous groupe, l’occasion de proposer de revisiter l’expérience de 2018, mais cette fois, en numérique, en me promenant Ipad sous le coude, pour faire un instantané créatif express !





En 2023, la Coalition de la Petite Bourgogne me sollicite pour un accompagnement créatif lors d’une journée d’échange autour du Village Alimentaire Local, un projet d’accessibilité et de sécurité alimentaire, dans ce quartier très multiculturel de l’arrondissement du Sud ouest. Ici, ce qu’on souhaite, c’est de garder des traces VIVANTES de cette démarche. On veut garder un témoignage artistique des émotions de la journée, des échanges, mais pas (que) à travers des photos. On veut voir ce qui se passe, plutôt que ce qui se dit. Mais en même temps il s’agit de bien écouter, et de garder des mots clés. Bref, pas évident, car quand je dessine ce qui se dit, mon esprit est extrêmement concentré sur les contenus abordés. je ne lâche RIEN. Quand je dessine ce qui se passe en revanche, mon esprit est dans l’observation, et dans le lâcher prise. Une nouvelle fois, je m’équipe cette fois avec des feutres, et des crayons de couleurs aquarellables, des papiers blancs, du papier brun. On verra bien.


La journée avance, mes premiers dessins sont (selon moi) timides et ratés. Mais petit à petit, comme on dirait ici, je “pogne le beat”, je trouve mon rythme à travers celui qui est le leur. Je jongle entre les formats, je capte des éclairs, des rires, des bouts de phrases, des étoffes, et comme par magie, une mosaïque se crée petit à petit au mur, derrière moi. Je fais quelques portraits, les participant.e.s se reconnaissent avec plaisir, certaines demandent à leur tour à être “croquées”. Le traditionnel moment qui me nourrit, c’est celui là. Quand les participant.e.s découvrent ce que je fabrique, dans le fond, depuis tout ce temps. Elles s’émerveillent devant la traduction de leurs gestes et propos dans un médium artistique. Ils remercient, alors que je me sens complètement privilégiée d' avoir accès à ces moments précieux !





Merci à chacune des organisations nommées à travers ces expériences d’avoir fait le pari d’oser inviter l’art à se joindre à leurs événements, sans trop savoir le résultat. Ce sont des invitations rares et pourtant tellement plaisantes et satisfaisantes! J’en prendrais plus souvent ! Les participant.e.s racontent que ça amène vraiment un format nouveau, et on voit qu'ils et elles sont ravis de ce souvenir!



Maintenant c’est le moment de confier ici un petit secret : la poursuite de mon fantasme créatif : accompagner une démarche ou un projet au complet, dans le temps, par la réalisation d’une série d’oeuvres uniques, pourquoi pas réunies sous forme d’une installation avec des matériaux recyclés, assemblés. Pourquoi pas rendre cette installation interactive, et sonore, en y joignant des enregistrements audio? Un assemblage de petits legs… Bref. A bon entendeur…


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